“Exotique”, “jeune et jolie”, “diplômée”, “ambitieuse”, “engagée”, “célibataire” et… “féministe”, tant de tares en un seul corps !
Pourtant, je ne suis pas lesbienne, ni haineuse envers les hommes. Je ne pense pas que les femmes soient supérieures aux hommes, ni qu’ils soient nos oppresseurs. Je ne crois pas non plus qu’une femme libérée soit une femme ni trop couverte, ni trop dévêtue.
Je suis féministe par défaut, parce que même si ce terme est stigmatisant et sous-entends par son étymologie que c’est “une truc de bonne femme”, il reste l’adjectif le moins “faux” pour qualifier mon état d’esprit.
Ce qui me dérange dans ce mot, c’est qu’il appuie la dichotomie entre “femme” et “homme” et suppose un rapport de force entre les deux sexes. L’autre jour, une amie me disait : je n’arrive pas à me définir comme “féministe”, parce que je ne me sens pas représentée par les clichés du “féminisme”. Comme derrière tout label, celui-ci rassemble tout un tas de pensées et leurs directs opposées.
Miley Cyrus nue sur sa boule et léchant un marteau se dit féministe au même titre que Malala qui reçoit le prix Nobel de la Paix en 2014 et se bat pour l’éducation des filles au Pakistan. Un grand écart tout de même frappant…
Il est venu le temps du Post-féminisme !
Historiquement, c’est sûr que les “féministes” étaient principalement des femmes revendiquant des droits égaux à ceux des hommes. Avec le temps, les scissions se sont de plus en plus faites sentir.
Quand Simone de Beauvoir écrit “on ne naît pas femme, on le devient”, pour moi, elle a tout dit et sa suite logique finit le travail : “On ne naît pas homme, on fait de toi un homme !”.
Elle initie le concept de “genre” qui va au-delà de la simple différence sexuelle. Il existe des êtres humains de sexe masculin, d’autres de sexe féminin et parfois aussi les deux en même temps : les hermaphrodites.
C’est une réalité biologique qu’il serait difficile de nier. Mais c’est la “masculinité” et la “féminité” qui sont des constructions sociales qui évoluent au fil des âges, des cultures et des époques.
Donc en gros, le féminisme est né dans une société machiste, puis a grandit pour dépasser la dichotomie du sexe et se questionner sur la construction du genre qui en découle, pour finir par vouloir tout déconstruire avec le post-féminisme.
Plus de dichotomie féminine-masculine, plus de norme hétérosexuelle, plus de féminisme qui ne s’adresse qu’aux femmes, une remise en question de toutes les pseudo-normes qui régissent notre société.
Alors oui, on peut être féministe qu’on se couvre ou se découvre, qu’on reste dans sa cuisine ou qu’on en sorte, qu’on soit un homme ou une femme, l’essence même du féminisme est finalement simplement de remettre en question constamment les relations entre les deux sexes que ce soit au niveau du genre, de la sexualité, de la famille, du travail, etc.
Bref, je suis une féministe en attendant mieux.
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